QUEL EST SON RÔLE?
Avoir des parents, ce n’est pas toujours drôle! Être un parent, ce n’est pas toujours drôle non plus! Mais à quoi sert au juste un parent? Un parent joue plusieurs rôles et il y en a deux qui sont très importants :
Aimer son enfant. La relation parent-enfant est faite d’amour et d’affection mutuelle. L’enfant trouve dans cette relation du réconfort, du soutien, des conseils et de l’aide; c’est ce qui lui permet de grandir. Lorsque tout va bien, l’enfant et ses parents aiment être ensemble. Il y a donc dans la relation plusieurs raisons affectives qui font que l’un est important pour l’autre.
Fournir un cadre de vie. Il s’agit du rôle du parent qui est le plus difficile à apprécier surtout à certains moments! Pourtant, cela fait partie du rôle du parent de mettre des règles pour assurer le développement de son enfant, d’appliquer des conséquences ou de réagir aux comportements qui sont inacceptables au sein de la famille. C’est aussi le rôle du parent de transmettre des valeurs et les comportements acceptés en société.
A-T-IL LE DROIT DE…
... T'IMPOSER DES RÈGLES DE VIE?
Le parent aussi a des devoirs! Un parent doit veiller à ce que son enfant vive dans un climat sain et bénéficie de tout ce qui est nécessaire au développement de sa personne, de son autonomie et de son sens des responsabilités. Ça, c’est le devoir des parents!
Encore des règles! Pour bien répondre à son devoir, il est normal que ton parent mette en place un code de vie à la maison et le fasse respecter. Il peut, jusqu'à un certain point, t’imposer des règles et des valeurs qu'il juge importantes. Il peut aussi déterminer les conséquences qu'il appliquera si les règles ne sont pas respectées.
Les exceptions qui confirment les règles. En général, bien des parents ne font pas de compromis sur les règles ou les valeurs qu'ils considèrent comme fondamentales mais sont prêts à négocier sur d'autres aspects, par exemple la tenue vestimentaire. Tout est possible quand on se parle…
… T’OBLIGER OU T’EMPÊCHER D’ALLER À L’ÉCOLE OU DE TRAVAILLER?
Jusqu’à la fin de l’année scolaire où tu atteins 16 ans, tu es tenu de fréquenter l’école et ton parent a la responsabilité de s’assurer que tu fréquentes.
Quitter les bancs d’école. Après 16 ans, si tu souhaites quitter l’école (en savoir plus sur le décrochage), il est préférable que tu en parles à tes parents afin que vous trouviez ensemble des moyens de faire face à la situation.
Travail forcé. Si tu es mineur, tes parents ne peuvent pas te forcer à te trouver un emploi pour que tu participes aux frais de la vie familiale puisque tu dois fréquenter l’école. Si tu as l’âge requis et que tes parents souhaitent que tu travailles, tu peux en discuter avec eux pour tenter de trouver une solution avec laquelle vous serez tous d’accord (en savoir plus sur le travail et les parents).
Décider seul ou avec eux. Les décisions que tu prends face à ton avenir ont des impacts sur tes parents (le lieu où tu habites, les dépenses que tu prends en charge). Il peut être intéressant de les inclure dans ton processus de décision.
… CHOISIR TES AMIS ET TES PARTENAIRES AMOUREUX?
Leur mot à dire. Tes parents peuvent avoir une opinion sur tes fréquentations. S'ils ont des raisons de croire que tes amis, ton chum ou ta blonde sont susceptibles d'exercer une mauvaise influence sur toi (à cause de l'appartenance à un gang de rue, de la consommation de drogue, d'une trop grande différence d'âge), ils peuvent te manifester leur inquiétude ou te demander de cesser la relation. Par contre, ils ne peuvent pas t’empêcher de fréquenter certaines personnes pour un motif de discrimination raciale ou à cause de ton orientation sexuelle.
En tenir compte. Si tes parents ne veulent pas que tu fréquentes certaines personnes, prends le temps de considérer les raisons et le pourquoi tu tiens à ces personnes. Tu peux en discuter avec tes parents en faisant valoir ton opinion et en proposant des solutions (une rencontre entre tes parents et tes amis ou ton chum ou ta blonde).
Inquiétudes. Il se peut que tes parents s’inquiètent des risques si tu commences à avoir une vie sexuelle active. Pourquoi ne pas prendre le temps d’entendre les inquiétudes de tes parents et tenter de trouver ensemble des moyens qui pourraient les rassurer?
Frèes et soeurs :
COMMENT ÇA VA?
Il se peut bien que tu te demandes parfois ce que tu as fait pour mériter un frère ou une sœur! D’autres fois, tu remercies le ciel qu’il ou qu’elle soit là pour prendre soin de toi ou pour t’épauler dans les moments difficiles. Avoir un frère ou une sœur, c’est faire beaucoup d’apprentissages qui resteront présents tout au long de ta vie.
Entre complicité et rivalité. Avoir un frère ou une sœur, c’est souvent fantastique! Ça peut ressembler à de l’amitié et ça peut être une source de soutien dans les moments difficiles. Par contre, ça peut être une source de conflits importante. C’est une des relations les plus complexes!
La solidarité. Tu peux entretenir des relations positives avec ton frère ou ta sœur; cela peut représenter un bon investissement considérant qu’il ou qu’elle sera toujours auprès de toi. La solidarité frère/sœur face aux parents peut souvent être utile…
Un modèle. Peut-être ton frère est-il ton héros ou ta sœur est-elle ton héroïne? Peut-être veux-tu trop lui ressembler? N’oublie pas que tu as droit à ta différence et ta personnalité.
Les différences. Avoir un frère et une sœur, c’est apprendre à vivre avec une personne qui est différente de soi. Et comme tu ne peux pas fuir, il faut bien apprendre à vivre ensemble! Cet apprentissage des différences te sera bien utile dans diverses situations de la vie! Il y a toujours des gens qui te plairont moins ou avec qui tu auras plus de difficulté à t’entendre. Voilà une belle occasion de te pratiquer avec ton frère ou ta sœur!
LORSQUE LA RELATION DEVIENT DIFFICILE
Dans la famille, les parents doivent voir à ce que les conflits entre leurs enfants ne dégénèrent pas en affrontements permanents. La proximité, les traits de caractère, la différence d'âge et d'intérêts sont autant de facteurs qui contribuent à créer des tensions. Il est indispensable que chaque membre de la famille sente qu'il a une place et qu'il est respecté.
Voici quelques pistes de réflexion si tu as de la difficulté avec ton frère ou ta sœur :
- apprends à exprimer ce que tu ressens;
- apprends à chercher avec lui ou elle des solutions satisfaisantes pour tous les deux;
- parles-en à tes parents car ils peuvent t'aider à trouver des solutions;
- rencontre un professionnel de ton école ou fais appel à Tel-jeunes.
RÉVÉLER LE SECRET DE TON FRÈRE OU DE TA SOEUR
Ton frère ou ta sœur peut te confier un secret puisque tu es une personne qui vit proche de lui ou d’elle. Il existe toutes sortes de secrets et si certains te mettent mal à l’aise ou ont des implications importantes, il est important que tu en tiennes compte et que tu ne restes pas pris au piège du secret.
Attention! Rappelle-toi que tout ce qui tourne autour du suicide n’est pas un secret que tu dois garder. Si ton frère ou ta sœur t’a parlé de suicide, il est important de ne pas rester seul avec cette confidence et d’en parler à un adulte en qui tu as confiance. Tu peux avoir l’impression de trahir quelqu’un que tu aimes mais tu l’aides surtout à rester en vie (en savoir plus sur le suicide).
Tu peux vivre un conflit avec ton frère ou ta sœur et décider de profiter de cette occasion pour te venger en révélant, à tes parents, de l’information privilégiée ou une confidence qu’il ou qu’elle t’a faite. Pense aux conséquences! La relation risque de se briser et la confiance de s’éteindre. À toi de choisir si le jeu en vaut la chandelle!
Parents séparé !
EST-CE DE TA FAUTE?
La séparation des parents est très difficile et est une des situations les plus stressantes pour les enfants. Il se peut que tu éprouves des sentiments de honte, de peur, de culpabilité, de tristesse ou de colère envers l'un ou l'autre de tes parents et que tu arrives à penser que tu es en partie responsable de ce qui arrive. Il faut comprendre qu’une rupture amoureuse ne regarde que les conjoints qui la vivent. Bien sûr, la rupture, la séparation et le divorce ont des conséquences sur les enfants mais rappelle-toi que ce n’est pas de ta faute. Tu n'as donc pas à essayer de « recoller les morceaux ». Tes parents sont des adultes et c'est à leur couple qu'ils mettent fin et non au fait d’être parents.
Si tu te sens très coupable, tu dois parler de tes inquiétudes à quelqu’un. Peut-être tes parents, tes frères ou tes soeurs sont-ils trop pris par la situation et ne peuvent t’écouter? Tu peux alors en parler à un autre adulte qui est près de toi ou faire appel à Tel-jeunes!
LES CONSÉQUENCES
Plusieurs conséquences suivent la décision des parents de se séparer. Qui prendra en charge les enfants? Quelle sera la garde? Comment seront séparés les biens? Quand les adultes s’entendent encore un peu, c’est plus facile de régler ce genre de questions mais quand ils ne peuvent plus se parler, ils font parfois appel à un médiateur ou à un avocat. Cela a un impact sur les enfants et c’est pourquoi tu peux exprimer ton opinion. Même si la séparation est une situation qui se décide entre adultes, étant donné que les conséquences te touchent aussi, tu as le droit de parler de ce que tu penses de la situation, de ce que tu ressens et tu as le droit d’être entendu.
CHOISIR SON CAMP
C’est une question bien délicate! Pendant cette période, tu vas vivre une panoplie d’émotions. Ces émotions ajoutées à la souffrance de tes parents peuvent te donner l’impression que tu dois choisir ton « bord » et être du côté de ta mère ou de ton père. Pourtant, tu n’as pas à choisir un de tes parents au détriment de l’autre. C’est plus facile à dire qu’à faire mais pense aux conséquences possibles à long terme sur la relation si tu prends position pour un de tes parents. Dans un an, risques-tu de regretter certains commentaires ou certaines prises de position?
Ne coupe pas le contact. Essaie de garder une relation avec tes deux parents et de parler à chacun de tes craintes et des autres sentiments que provoque en toi leur séparation. Demande-leur de ne pas te placer au centre de leur dispute. En sandwich. N’accepte pas qu'un parent se serve de toi contre l'autre parent (chantage émotif, compétition). Si c’est le cas, mets tes limites en lui disant ce que tu ressens (« Je ne me sens pas bien dans cette situation, je me sens prise en sandwich
entre vous deux. »).
Souviens-toi qu’il ne s’agit pas d’une situation facile pour aucun enfant qu’il soit petit, adolescent ou même adulte. En tout temps, tu peux faire appel à quelqu’un si tu as besoin de parler ou d’avoir des conseils. N’hésite pas à nous appeler ou à nous écrire à Tel-jeunes.
Conflits et communication :
LE CONFLIT FAMILIAL
Des hauts et des bas. Il est tout à fait normal que les relations avec les membres de la famille soient parfois tendues et que surviennent des désaccords ou des conflits. Les membres d’une même famille ne partagent pas nécessairement les mêmes goûts, les mêmes idées, les mêmes façons de voir ou de faire les choses.
De plus, à l’adolescence, on vit beaucoup de changements en très peu de temps. Cela a des conséquences sur la vie de l’adolescent mais aussi sur la vie des autres membres de la famille. C’est un temps où il est plus difficile de se comprendre : il faut donc prendre souvent des moments pour se parler.
RÉGLER UN CONFLIT FAMILIAL, ÇA S'APPREND!
Il n'existe pas de formule magique pour régler un conflit. Mais si tu sais faire face aux conflits de manière efficace, tu seras en mesure de conserver des relations plus solides avec les autres. Trop souvent, on attend que ce soit les autres qui viennent vers nous pour régler un problème.
Si tu vis un désaccord avec un ou des membres de ta famille, n'hésite pas à aller leur parler. Il peut s'agir d'un simple malentendu. L'important est de choisir le bon moment.
Tu peux aussi utiliser une démarche comme la méthode de résolution de problèmes que nous te présentons ici.
LA MÉTHODE DE RÉSOLUTION DE PROBLÈMES
S’engager. Il est important de démontrer de l'ouverture, de l’intérêt à connaître la position des autres et à vouloir travailler en collaboration. Ce n’est pas une course entre des gagnants et des perdants, c’est une démarche que vous faites ensemble.
Accuser ou pas. Tout au long de la discussion, n'oublie pas de parler au « je », sans accuser, ni juger l'autre. En partant de toi, ton parent, ton frère ou ta sœur risque moins d’être sur la défensive et cela favorise le fait qu’ils te traitent aussi respectueusement en retour. Après tout, il y a toute une différence entre « Tu ne veux jamais rien! » et « Quand tu dis ça, je ne sens pas de place pour ce que je veux. ».
Décrire le problème. Dès le départ, identifie la situation qui pose problème et ce que tu aimerais changer (« Quand tu me parles sur ce ton, ça me fait de la peine… »).
Nommer tes émotions. Dis à l'autre personne ce que tu ressens par rapport à ce problème (« … cela me rend très en colère »).
Rechercher les solutions. Cherche des solutions avec l’autre. Vous pouvez même les écrire sur une feuille de papier. À ce stade-ci, toutes les idées sont bonnes, on les écrit toutes!
Évaluer les solutions. Soupèse chacune des solutions avec l’autre. La solution est-elle réaliste? Est-ce qu'elle satisfait tout le monde? Est-ce qu'elle pourra régler le problème efficacement?
Établir une entente. Ensemble, choisissez la solution que vous préférez et faites une entente que chacun s'engage à respecter.
Réévaluer. Vérifiez, quelque temps plus tard, si l'entente a été respectée et si le problème est réglé. Prenez le temps d'en parler et de faire un bilan. Si la solution choisie n'a pas fonctionné, vous pouvez en essayer une autre.
QUELQUES ÉLÉMENTS À GARDER EN TÊTE
Respecte les différences d'opinions des autres personnes. L'important n'est pas que tout le monde ait les mêmes idées et les mêmes goûts, mais plutôt que chacun ait la place pour les dire et se sente respecté. Exprime ce que tu ressens au cours de la discussion quand tu vis un malaise.
Remets en question tes attitudes et tes comportements. Cela aide que ce ne soit pas toujours la faute de l’autre! Avouer qu’on a ses torts favorise souvent l’écoute de la part des autres.
ANNONCER QUELQUE CHOSE D’IMPORTANT À TES PARENTS
Il se peut que tu sois mal à l’aise d’annoncer certaines choses à tes parents. Par exemple :
- que tu as déjà consommé de la drogue;
- que tu es enceinte;
- que tu es homosexuel;
- que tu as eu des relations sexuelles;
- que tu as cassé le vase préféré de ta mère;
- que tu as coulé un examen à l’école.
Le moment idéal. Choisir le bon moment est important, quitte à prendre un rendez-vous! Certaines choses se disent mieux si l’on sait que tout le monde sera disponible et pourra se concentrer sur la discussion que l’on propose. Choisir le bon moment est important, mais le moment parfait et idéal ne viendra peut-être jamais! Vaut mieux se lancer quand on se sent prêt plutôt que d’attendre le moment parfait qui ne se pointera probablement jamais!
Le temps. Prévois assez de temps pour permettre à tes parents de réagir à ce que tu leur annonces ou pour vous permettre d’explorer des pistes de solution ensemble.
Le message. Communique clairement le message que tu veux transmettre. Si tu essaies de rendre la situation plus belle ou moins grave, ne risques-tu pas du même coup de créer des incompréhensions? Il vaut mieux parler au « JE » sans accuser. Généralement, les autres écoutent plus quand ils ne se sentent pas accusés!
L’ouverture. Il se peut que tes parents réagissent à ce que tu leur annonces. Es-tu ouvert à leurs réactions et leur donnes-tu le droit de réagir? Après tout, si tu leur apprends quelque chose d’important et qui vient changer de près ou de loin la relation que tu as avec eux, il se peut qu’ils vivent des émotions et qu’ils aient besoin de temps pour digérer la nouvelle. Est-ce acceptable pour toi de leur laisser le temps de réagir?
TE SENTIR JUGÉ PAR TES PARENTS
Pour toutes sortes de raisons, il se peut que tu te sentes jugé par tes parents. Tu peux avoir l’impression qu’ils ne te comprennent pas et qu’ils ne respectent pas tes choix ou ce que tu trouves important dans ta vie.
Nomme les sentiments que tu vis. Si tu te sens jugé par tes parents, il peut être important de leur manifester ce que cela te fait vivre (colère, frustration, peine). Cela favorise l’amorce d’un dialogue entre vous et te permet de ne pas rester avec ta réaction émotive!
Vérifie si tes impressions sont justifiées. Chacun a ses perceptions! Il se peut que quelque chose que tu interprètes comme un jugement n’en soit pas vraiment un ou que l’intention derrière ce qui t’a été dit ne soit pas de te juger! As-tu pris le temps de vérifier directement auprès de tes parents si tes impressions sont justes?
Établis un plan pour éviter que la situation se reproduise. Peux-tu prévoir avec tes parents des moyens pour éviter que de fausses impressions s’installent entre vous ou pour que l’expression de vos sentiments soit possible? Y a-t-il de la place pour communiquer ouvertement les choses qui vous dérangent?
En tout temps, tu peux faire appel à Tel-jeunes pour t’aider à démêler certaines choses.